Un voyage à l'autre bout du monde ne serait pas une aventure sans son lot de problèmes et surprises.


Tout démarre avec la visite d'Alex, qui fait le saut depuis la voisine Australie, pour venir passer 10 jours avec nous.

Après un séjour de 3 jours sur la péninsule de Banks qui jouxte la ville de Christchurch, nous décidons de traverser l'ile d'Est en Ouest, par la très jolie route des montagnes, avec pour objectif d'aller voir les glaciers Franz Josef et Fox. Nous étions avertis que le temps pouvait être mauvais de ce côté de l'ile, mais notre optimisme ne fera que renforcer notre déception. Un local rencontré au bar nous confie que "s'il pleut, c'est normal. S'il ne pleut pas, c'est qu'il va pleuvoir". Il nous annonce la couleur. Mieux vaut donc être prêt à passer du temps à l'abri et au chaud dans son van! Encore faut-il qu'il soit étanche et l'étanchéité on la fait voler en éclat à notre arrivée dans la ville de Ross, en se garant sur notre camping. Après avoir manœuvré le Charles De Gaulles (surnom donné au mastodonte loué par Alex), vient le tour de notre pocket-van qui finit donc sa manoeuvre contre un tronc d'arbre. 

Je me précipite alors derrière et me rassure en constatant que le pare choc et la carrosserie n'ont rien! Sauf que la vitre est brisée et que la pluie ne s'arrête ici que quelques secondes pour reprendre son souffle. On est le premier janvier 2019, bonne année.

On bricole un pansement avec du scotch, du carton, des sacs plastiques, le tout emballé dans une bâche et c'est reparti! Ça tiendra bien jusqu'au retour à Christchurch!

Le retour justement. On l'amorce plus tôt que prévu car la météo pourrie tient bon et ne bougera pas, et comme le dit un ami écrivain, "ça commence a légèrement attaquer les rebords du paquet". On repart donc dans l'autre sens, le pantalon tout mouillé. 

Arrivés au col qui domine la route traversant les montagnes, on s'arrête sur une aire de point de vue qui surplombe la vallée, la rivière et l'impressionnant viaduc qui l'enjambe. 

Nous quittons les 2 véhicules pour prendre quelques photos, quand le bruit de la fermeture automatique du van de location nous fige. Je me tâte les poches plein d'espoir à la recherche des clés, mais je me vois les laisser à l'intérieur... On est le 2 janvier, bonne année encore. Il commence à pleuvoir, tous les portables sont à l'intérieur, ça s'annonce mal. Alors que les minutes passent pendant que nous cherchons une faille, les perroquets du coin, appelés Kéa, commencent à nous vandaliser les vans. Ces oiseaux sont en effet un véritable fléau dans cette région car ils s'intéressent et s'attaquent à tout ce qui traine tout en étant protégés, car ils ont été décimés au temps jadis. Ils faut donc les faire fuir alors qu'ils s'attaquent déjà au panneau solaire et aux joints des fenêtres...

Concernant l'ouverture de notre van forteresse, on essaie toutes les solutions:

- crocheter les serrures avec des épingles à nourrice.

- voir si les coffres extérieurs contenant la bouteille de gaz ou l'eau communiquent avec l'intérieur.

- forcer gentiment les fenêtres coulissantes latérales.

- dévisser l'aération qui se situe sur le toit.

Alors que je m'attaque aux 30 visses qui fixent cette aération, un touriste écossais nous vient en aide avec des couteaux à beurre qu'il utilise pour faire sauter le carreau de la fenêtre avant en faisant levier avec le joint. Bingo! Au bout de 45 minutes, c'est la délivrance! Et sans avoir rien cassé de surcroît! On était vraiment mal embarqué car en pleine vacances de fin d'année, dans un coin paumé éloigné des grandes villes et sans réseau.. Nos chances n'étaient pas flamboyantes. Saloperie de technologie quand même!

Bon bref, on en rigole rapidement et on se trouve une petite auberge qui prête son parking aux vans pour la nuit. On se refait une santé avec un repas chaud et du wifi.

Le lendemain on part pour la dernière portion de route qui nous sépare de la côte Est et de son soleil tant désiré.

Nous sommes presque sortis des montagnes lorsque nous apercevons une voiture arrêtée sur le bas côté avec une fumée noir qui s'en échappe et son conducteur affolé. J'arrête le van un peu plus loin et lorsque je me retourne vers la voiture, des flammes sont déjà apparues. Je cours vers notre van conduit par Lou qui s'est arrêtée derrière la voiture afin de prendre un extincteur (dans l'action, je ne pense pas à chercher celui du van de location). Je reviens vers le conducteur à qui je tends l'extincteur dégoupillé, mais surprise, il ne marche pas! J'ai presque rigolé en voyant la tête qu'il faisait en constatant que mon extincteur était vide!

Ces quelques secondes supplémentaires laissent le temps au flammes de devenir un vrai feu et la voiture s'embrase à une vitesse folle. Le mec a eu le temps d'embarqué son tel et son porte monnaie mais rien de plus. 

Les pompiers mettent plus de 20 minutes à arriver, la voiture est méconnaissable: plus de forme ni de couleur, tout est fondu ou parti en feu d'artifice et explosion, faisant fuir les quelques rigolos qui s'étaient arrêtés devant pour filmer.


On propose au malheureux conducteur de l'embarquer, car il est à plus d'une heure de chez lui et c'est sur notre route. Ils nous apprendra sur le chemin que c'est la première fois qu'il sortait sa voiture de sport, pour lui faire faire un tour sur des routes sinueuses... 3 janvier 2019, bonne année à lui!